Mise à jour le dimanche 8 septembre 2024 par Pierre
Si les systèmes de fortifications détachés des XVIIe et XVIIIe siècles ont fait l’objet de nombreuses publications, leurs ancêtres médiévaux ont été souvent oubliés ou occultés, bien que plusieurs découvertes nationales ou européennes aient été réalisées depuis quelques années. Ces constructions méritent aujourd’hui une mise en lumière par des discussions organisées autour d’un colloque scientifique.
Ce projet de colloque fait suite aux découvertes réalisées depuis 2017 sur les abords du château de Joux (Doubs), et notamment sur un petit plateau situé au sud de la place : le Gérot. Le dépouillement des données LiDAR disponibles témoigne aujourd’hui d’une occupation militaire intensive de ce secteur, plusieurs dizaines de structures de toutes périodes et de tous usages ayant pu y être identifiées. Si la plupart de ces anomalies semblaient être des vestiges des deux guerres mondiales, le nord de ce plateau présente quatre structures pouvant s’apparenter à des fortins antérieurs à ces conflits contemporains. Un sondage, réalisé en 2021 sur l’un de ces fortins, associé à de larges prospections au détecteur de métaux achevées en 2023, mettent en évidence une contemporanéité de ces structures et d’habillement, ou à vocation militaire, indique une occupation s’étendant préférentiellement sur le dernier quart du XIIIe siècle.
L’organisation et l’orientation de la défense de ces fortins s’effectuent systématiquement vers le sud, en direction de la partie la plus vulnérable du plateau du Gérot. Ces dispositions semblent confirmer que ces structures, dirigées vers l’extérieur, font partie intégrante de la défense de la place. Les datations, associées à leurs positionnements parfaitement linéaires, tendent à indiquer la mise en place à la fin du XIIIe siècle d’une ligne de défense avancée, bien structurée, barrant l’accès à la place forte du château de Joux mais également très probablement à son bourg castral aujourd’hui disparu.
Face à ces découvertes inédites, à la fois par le nombre de fortins, leurs matérialisations et le mobilier mis au jour, l’organisation d’un colloque traitant des systèmes de fortifications détachés semble tout indiqué. Nous entendons par fortifications détachées les structures militaires présentes dans l’environnement proche des villes, villages, châteaux, maisons-fortes, monastères, etc., et participant à leurs défenses. Ces structures peuvent se présenter sous des formes diverses et variées : fortins, lignes de fossés, levées de terre, redoutes ou encore redan; à la fois éphémère, lié à un événement militaire ponctuel ; ou plus pérenne, ces structures s’intégrant alors dans l’organisation de la défense de la place forte sur le long terme. Une approche pluridisciplinaire est privilégiée dans le cas de ces journées d’échanges, les sources documentant ce phénomène pouvant être multiples: récits de sièges, compte de seigneurie ou de construction, visites et projets, iconographie, fouilles et prospections archéologiques, données LiDAR, etc.
Lire le propos complet à la source https://www.inrap.fr/barrieres-redoutes-ou-fortins-les-structures-defensives-avancees-et-detachees-19512