Volume éditorial

Répartion des publications

269 articles et brèves
+ 43 autres documents


Météo locale

  • Fosses, village de potiers au Moyen Âge: campagnes 2023 et 2024
    Fosses, village de potiers au Moyen Âge : campagnes 2023 et 2024 Du fait de son argile réputée, la vallée de l’Ysieux, de Marly-la-Ville à Luzarches, en passant par Fosses, est riche, durant tout le Moyen Âge, de ses sites potiers, dont certaines productions de qualité ont inondé le commerce du Nord du royaume de […]
  • Nécropole celtique de Bouqueval
    La nécropole celtique de Bouqueval et ses 2 tombes à char   A une vingtaine de kilomètres au nord de Paris, la commune de Bouqueval correspond à un important site de La Tène moyenne (III e s. et II e s. av. J.-C.) où se trouvent associés un habitat et une nécropole comprenant 14 sépultures […]
  • Le souterrain de la maison des Templiers à Gonesse
      Le souterrain de la maison des Templiers à Gonesse, fouillé dans le quartier du Temple par la JPGF de Villiers-le-Bel, voit son étude terminée. La Société d’histoire et d’archéologie de Gonesse et du Pays de France a accepté de la publier dans son bulletin n°17 (avril 2023), pages 15 à 44. En forme de […]
  • On parle des éditions du CTHS !
    Une nouvelle rencension de l'ouvrage de Côme Simien dans les Annales historiques de la Révolution française.
  • La valorisation de l'histoire industrielle lyonnaise
    Réunion- débatL'association L'eau à Lyon et la pompe de Cornouailles organise une réunion-débat sur la valorisation de l'histoire industrielle lyonnaise le Mercredi 22 Mai à 14h à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon
  • Journée d'étude - Samedi 23 novembre 2024
    Collections techniques et scientifiques en quête d’enquêtes : Ce que révèlent les objets et leurs archives.La Section des sciences, d’histoire et patrimoine des sciences et des techniques et de l’archéologie industrielle du Comité des travaux historiques et scientifique (CTHS) et le musée des Arts et Métiers organisent une journée d’étude : Collections techniques et scientifiques […]

Une occupation rurale et une installation monumentale antiques à Chamborêt (Haute-Vienne)

Mise à jour le samedi 20 avril 2024 par Pierre

En amont de travaux sur la RN147 au niveau du tronçon Limoges-Bellac, les archéologues de l’Inrap ont fouillé une surface de 8800 m2 et mis en évidence une occupation antique agropastorale et les indices d’une monumentalisation atypique dès le IIIe siècle, autour d’un captage de source. Le site apporte une information inédite sur l’évolution du territoire des Lémovices au cours de l’Antiquité tardive.

Une première occupation agropastorale

La fouille a livré une première occupation antique, visiblement à vocation agropastorale, caractérisée par au moins un bâtiment en matériaux périssables (trous de poteaux, sablières), ainsi qu’un bâtiment en pierres sèches de plan rectangulaire. Cette découverte permet de créer un référentiel régional qui pourra servir de base à de nouvelles approches sur les pratiques agropastorales lémovices, ce type de structure étant encore trop peu connu pour la région.

Les investigations menées sur le terrain ont permis de dégager ces phases d’occupations les plus anciennes, en grande partie scellées par un niveau de sol. Le mobilier dégagé lors de la fouille permet de caractériser la fonction plutôt agricole et domestique de ces installations.

Une monumentalisation tardive atypique

Suite à cette première phase d’occupation, le site semble être abandonné avant de connaître un renouveau dès le IIIe siècle. De nombreux fragments de briques et tuiles mis au jour présentent des traces évidentes de chauffe, suggérant un incendie des lieux. La morphologie du site connaît plusieurs modifications pour accueillir sa nouvelle fonction. Les sols sont nivelés et scellent la première occupation. Cet important travail de terrassement a permis de piéger une grande quantité de fragments de céramiques qui vont pouvoir permettre de nourrir les référentiels locaux et de fournir quelques indices sur le statut de l’occupation.

En parallèle de de ces terrassements, un talus a également pu être mis au jour.

Cet aménagement atypique, composé d’imposants blocs de granit, vient s’organiser en arc de cercle autour d’une source aménagée. Sorte de « mur ou délimitation monumental(e) », ce talus a pu être daté grâce à la présence de fragments de céramique des IIIe et IVe siècles. Des relevés géoradar complémentaires ont permis de fournir une vision à grande échelle de cette construction, qui se poursuit dans la parcelle annexe, non impactée par les travaux.

Les modes de construction employés suggèrent une continuité de mise en œuvre des techniques plus anciennes, qui en l’absence de mobilier, peuvent parfois perturber l’interprétation chronologique et confirment la difficulté d’appréhender d’une façon plus générale, l’occupation tardo-antique rurale en Limousin.

Un site autour de l’eau

L’eau joue visiblement un rôle majeur dans l’occupation dès les états les plus anciens. Un premier bassin bordé de gros blocs, contemporain des installations antiques primaires, a par la suite été comblé lors de l’installation du talus.

Mais c’est surtout autour d’une importante source, toujours active de nos jours, que s’articule le site tardo-antique. C’est visiblement durant cette phase qu’un captage est mis en place. C’est dans ce dernier qu’a été mis au jour un élément en matière périssable en position initiale : un cuvelage en bois, retravaillé pour épouser le fond de la source, aménagé de pierres plates. Outre les nombreux prélèvements réalisés qui apporteront notamment des informations sur le paléo environnement, des tessons de céramiques et des monnaies du bas Empire ont été mises au jour. Un important fragment d’antéfixe représentant le visage d’une divinité ou d’une medusa a été découvert dans le comblement final du captage de ce point d’eau. Cette diversité du mobilier vient appuyer l’hypothèse d’une monumentalisation du site dès le IIIe siècle.

Par ailleurs, l’emprise de terrain investie par la fouille était visiblement déjà anthropisée dès les périodes préhistoriques, comme en témoignent plusieurs éléments en silex (dont un fragment de poignard Grand Pressigny), en position secondaire ou piégés dans des niveaux recoupés à l’époque antique. À cela s’ajoute une fosse, probablement néolithique, au fond de la source captée, confirmant l’occupation précoce du site et de sa source.

Ces installations éclairent de manière peu commune l’occupation de l’Antiquité tardive dans ce secteur du territoire lémovice. L’organisation et la gestion des campagnes en Gaule romaine évolue dès le IIIe siècle. Ce type de site rural illustre sans doute une étape dans la transition progressive vers les occupations du haut Moyen Âge.

Les diverses études spécialisées qui débutent et les analyses paléo-environnementales entreprises sur les divers prélèvements effectués sur le site permettront de compléter et préciser le phasage d’un site au potentiel archéologique remarquable et inédit pour le Limousin.

Aménagement : DIRCO 87
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Nouvelle-Aquitaine)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Frédéric Devevey, Inrap


Lire le propos complet à la source https://www.inrap.fr/une-occupation-rurale-et-une-installation-monumentale-antiques-chamboret-haute-17962

© GRHALP Groupe de Recherches Historiques et Archéologiques de Louvres-en-Parisis